Végétarienne par conviction


« Végétarienne ? Tu es végétarienne ? »
Quand le mot est lancé, le débat fait rage. Bien sûr, ceux qui ne mangent plus ou pas de viande vont sourire… et peut-être reconnaitre dans ces quelques lignes, leurs propres souvenirs.


 

Rappelons d’abord ce qu’est un(e) végétarien(ne).

D’après le dictionnaire* : le végétarisme (végétarien)= Doctrine diététique qui exclut de l’alimentation la viande mais permet certains produits de règne animal (le lait, le beurre, les œufs, le miel) à la différence du végétalisme qui ne les tolère pas.

Bon. Ça a l’air simple.

Mais devenir végétarienne par conviction n’est pas facile… pour les autres.

En effet, le problème n’est pas la façon dont le/la végétarien(ne) mange mais la façon dont les autres mangent et cette différence les renvoie à leur propre difficulté d’intégrer une chose dont il ne veulent pas entendre.
Pourquoi ? Par habitude, par gourmandise et par conviction aussi, d’ailleurs.

Donc dans un entourage omnivore, la première chose est la surprise, la deuxième (la plupart du temps) est la négation.

N’avez-vous jamais entendu cette question de la part de vos proches (famille, amis ou collègues de travail) ?

–  « Tu n’aimes pas la viande ? »
–  « Si, j’aime la viande, je n’en mange pas, c’est tout. »
–  « Mais ce n’est pas équilibré de ne pas manger de viande, il te faut des protéines ! »
L’argument ne tient pas, puisqu’on peut trouver des protéines dans le règne végétal (le soja , le seïtan, le quinoa, …) ou dans les œufs, et le lait, pour ceux qui en prennent.

Et cette question qui m’agace énormément :
« Végétarienne ? Tu fais un régime ? »
Car à force d’entendre parler de régime végétarien, ils s’imaginent qu’on essaye de perdre du poids. Essayez donc de leur expliquer.

Il y a aussi la variante :
–  « Tu manges bio, t’es au régime ? »
Ou encore cette autre que je trouve assez croustillante :
– « Tu es végétarienne ? Mais tu manges quand même du poulet ? »
Véridique ! Ça vous fait rire, tant mieux ! Mais c’est quand même hallucinant !

Et on a beau prévenir les hôtes qu’on ne mange pas de produits carnés, un repas sans viande n’est toujours pas considéré comme un vrai repas pour la plupart des gens
Combien de fois, ai-je entendu cette phrase :
« Bon, comme tu ne manges pas comme tout le monde, on t’as quand même préparé des légumes verts à la vapeur. »
Répétez cette phrase à haute voix en appuyant sur le « quand même ». Pas de doute, les végétariens sont des enquiquineurs.

J’entends souvent ce cri du cœur ou plutôt de l’estomac et des papilles gustatives, poussé avec un léger accent guttural :
– « Moi, j’ai besoin de viande ! Je ne peux pas m’en passer ! »
Car si beaucoup de prédateurs et d’animaux de compagnie sont carnivores, tous les végétariens(nes) sont les preuves vivantes (et en bonne santé) que l’on peut se passer de produits carnés.

Et l’attaque devient féroce dans le ton :
–  « Et d’abord, pourquoi es-tu devenue végétarienne puisque tu aimes la viande et que tu ne fais pas de régime ? »
La question que j’attendais.
– « Je suis devenue végétarienne parce que je ne veux plus qu’on abatte d’animaux.  Connais-tu les conditions d’élevage des vaches, des porcs ou des gallinacées ? Sais-tu ce qui se passe dans les abattoirs, quand on tue une vache, un mouton ou un cheval ? »
Et là, il y a un silence, une sorte de flottement avec moue dubitative dans le genre : « Ai-je vraiment envie d’être informé sur la façon dont mon steak se retrouve dans mon assiette ? »
Bien sûr que non ! Beaucoup trop inconfortable !

J’ai même eu la réflexion :
« Je ne préfère pas y penser, sinon je ne mangerai plus de viande ! »

Justement…

Mais il faut faire plus qu’y penser, il faut le voir.
Voir et regarder ces milliers d’animaux qui se font abattre chaque jour sans détourner les yeux.

Le simple fait de voir sur place des animaux se faire couper en deux par une tronçonneuse alors qu’il se débat encore  les pattes arrière accrochées, ferait certainement vomir la pluparts des fans des jeux de massacre en ligne.

Même filmé, sans l’odeur du sang et des tripes, c’est vraiment horrible.

–  « Mais tu sais les animaux ne s’en rendent pas compte ! »
Ah ! La fameuse phrase qui déculpabilise !

Vous pensez vraiment qu’un cochon, un mouton, une vache, un cheval ou même un lapin ne se rend pas compte qu’il va être abattu ? Qu’un poisson ne sait pas qu’il est prisonnier d’un filet et qu’il étouffe à l’air libre ?

Si, pour vous, les bêtes sont incapables de la moindre pensée, ne croyez-vous pas à leur instinct animal ? Qu’ils ne sentent pas l’odeur de la peur ni de la mort ?
Bien sûr que si !
Et ne pouvez-vous imaginez leur souffrance ?

Sachant que vous mangez de la viande, aurez-vous le courage de visionner ces documentaires jusqu’au bout, sans détourner les yeux, sans être dégoutés ou horrifiés ?

Film N&B de Georges Franju

Le Sang des Bêtes, de Georges Franju (1949)

Si vous n’avez pas eu le courage de regarder les vidéos, voici des citations de quelques grands personnages de l’Histoire de l’humanité qui étaient végétariens. (Il y en a beaucoup d’autres, non répertoriés dans cet article). Cela pourra peut-être vous faire fléchir ou, tout du moins, réfléchir….

 

Léonard de Vinci
Peintre, sculpteur, ingénieur et architecte, artiste italien dont le génie est universellement reconnu. Né en 1452, mort en 1519.
– “J’ai rejeté la viande depuis très tôt dans mon enfance et le temps viendra où les hommes, comme moi, regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent maintenant le meurtre de leurs semblables.”
– “Tu as défini l’homme comme le Roi  des Animaux ; moi par contre, je dirai que l’homme est le roi des fauves féroces parmi lesquels tu es le plus grand. N’as-tu pas effectivement tué et mangé les animaux pour satisfaire les plaisirs de ton palais, te transformant toi-même en tombe pour tous ces animaux ? La nature ne produit-elle pas de la nourriture végétale en quantité suffisante pour te rassasier ? ”

 

Georges Cuvier
Naturaliste français, anatomiste et géologue, secrétaire de l’Académie des Sciences et chancelier de l’Université, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle. Né en 1769, mort en 1832.
“L’anatomie comparée nous enseigne qu’en toute chose, l’homme ressemble aux animaux frugivores et en rien aux carnivores.” – “Ce n’est qu’en déguisant la chair morte rendue plus tendre par des préparatifs culinaires qu’elle est susceptible d’être mastiquée et digérée par l’humain chez qui, de la sorte, la vue des viandes crues et saignantes, n’excite pas l’horreur et le dégoût.”
– “La nourriture naturelle de l’humain, au regard de sa structure, devrait consister en fruits, racines et légumes.”
– “L’humain apparaît organisé pour se nourrir de fruits, racines, et des parties succulentes des légumes. Ses mâchoires courtes, de force moyenne, ses canines de même longueur que ses autres dents, et ses molaires tubéreuses ne lui permettent pas de mâcher de l’herbe ou de dévorer de la viande sans préparer ces nourritures en les cuisant. Ses organes sont formés en accord avec la disposition de ses dents. Son estomac est simple et son conduit intestinal est de longueur moyenne et très bien ancré à son gros intestin.”.

 

Charles Darwin
Naturaliste britannique. Auteur de “De l’Origine des Espèces au moyen de la Sélection Naturelle”, 1859. Né en 1809, mort en 1882 :
– “Il est évident que la nourriture normale de l’homme est végétale…”
– “L’amour pour toutes les créatures vivantes est le plus noble attribut de l’homme.”
– “La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores.”
– “Nous avons vu que les sens et les intuitions, les différentes émotions et facultés, comme l’amour et la mémoire, l’attention et la curiosité, l’imitation, la raison, etc, dont l’humain se vante, peuvent être trouvées à l’état naissant ou même pleinement développées, chez les animaux inférieurs. Les animaux, dont nous avons fait nos esclaves et que nous ne voulons pas considérer comme nos égaux.

 

Albert Einstein
Physicien allemand, Prix Nobel en 1922, père de la Théorie de la Relativité. Né en 1879, mort en 1955.
“Rien ne pourra être plus bénéfique à la santé humaine ni accroître les chances de survie de la vie sur la Terre, qu’une évolution vers un régime végétarien.”-“L’effet physique qu’exercerait un mode de vie végétarien sur le tempérament humain aurait une influence extrêmement positive sur l’humanité.”
– “Je pense que les transformations et les effets purificateurs d’un régime végétarien sur l’homme sont très bénéfiques à l’espèce humaine. Par conséquent, en choisissant le végétarisme, on sera à la fois heureux et paisible »